Portrait paru dans le magazine municipal Du Haut de la Tour – n°102
Fille du boulanger du village et petite-fille du boucher du village, Mélanie Bayle est connue de toutes et tous. Portrait de cette cavalière de caractère qui s’est fait un nom dans le monde équestre.
Que Mélanie vous parle de danse, de chevaux ou tout simplement de son parcours, son regard se fait lumineux et l’étincelle de la passion finit par rejaillir sur vous. Elle a en effet cette flamme qui brille dans ses yeux et qui vous accompagne tout le long de ses paroles.
Si la première question posée à Mélanie « Quelle réponse apporterais-tu à la question : Qui es-tu ? » a eu de quoi l’étonner une fraction de seconde, rapidement, à la manière d’une cavalière qui partirait au galop, ses propos ont mis un cadre pour la suite de notre rencontre : je suis une cheffe d’entreprise avec des projets que je souhaite mener à bien. J’ai cette ligne de conduite et maintenant, je sais ce que je veux.
Et effectivement, cette force de caractère et de conduite, elle l’applique depuis son enfance. Du plus loin que Mélanie puisse remonter dans ses souvenirs, c’est à l’âge d’un an et demi. Son père, propriétaire de chevaux « Camargue », la retrouvait entre les « pattes » des équidés.
Une double culture
Et ce souvenir anime la petite fille. Elle découvre l’univers des chevaux ibériques par l’intermédiaire de son oncle Raphaël Martinez avec l’écurie El Rocio aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Ses yeux pétillent à la simple évocation de ses souvenirs, à dormir devant les box de l’écurie aux couleurs de l’Andalousie, ou encore lorsqu’elle parle de la prestance de ces chevaux. Mais comme Mélanie est attachée à ses racines, elle doit à son père, la culture des chevaux « Camargue ». Ces deux univers viennent nourrir son parcours de cavalière.
Avec sa sœur, elle débute au poney club, puis toutes deux iront prendre des cours chez Brigitte Bonnot à Boulbon. Cette rencontre est décisive pour Mélanie. Et aujourd’hui, lorsqu’elle vous parle de Brigitte, le terme de maestra arrive rapidement.
Mélanie n’a plus qu’une idée en tête : évoluer professionnellement dans le monde équestre, quitte à être simplement palefrenière. Mais elle s’oppose à ses parents qui lui disent de passer d’abord son bac. C’est ce qu’elle fera, même si elle raconte avec un air rieur qu’elle choisit alors la filière la plus simple pour se débarrasser au plus vite de cette question.
Une fois le bac en poche, elle prend à bras le corps son destin. Elle enchaîne des petits boulots pour payer son monitorat, avec cette seule idée en tête, dresser des chevaux !
Ses armes à l’Amicale équestre de la Montagnette
Issue d’une famille amoureuse de chevaux « Camargue », Mélanie fait ses premières armes de dressage au sein de l’Amicale équestre de la Montagnette. Même si elle utilise une technique très classique, n’empêche que les chevaux « Camargue » sont dressés comme des chevaux ibériques. « On faisait des carrousels, des chorégraphies. J’étais déjà une meneuse ! » Et c’est un des traits qui caractérise Mélanie.
Cheval Passion
20 ans séparent la première prestation de Mélanie au prestigieux gala des Crinières d’Or de Cheval Passion. Si en 2000, c’est avec Brigitte Bonnot qu’elle foule la piste, en 2020, c’est au nom de Traditions du sud, son ensemble de cavalières, associé à celui des amazones de l’Antique confrérie des gardians d’Arles, qu’elle va offrir l’un des plus beaux numéros au cours de ce spectacle.
Et ce succès, Mélanie ne l’a pas volé. C’est l’histoire d’un travail de longue haleine qu’elle nous raconte alors. « C’est une chance d’avoir fait ce spectacle. Maurice Galle, le directeur de Cheval passion, me connaît depuis que j’ai 14 ans. Pour lui, ça a été une stratégie, il m’a poussée dans mes retranchements. Je lui fais plusieurs propositions de numéros entre 2015 et 2020 et à chaque fois la réponse était négative. J’étais dans son radar et il a vu mon évolution et en 2020, tout était au rendez-vous et avec Fabien, son fils, ils m’ont appelé pour que je participe au Crinières d’Or. Ils ont eu la très bonne idée d’associer ma troupe aux amazones de l’Antique confrérie des gardians d’Arles pour le numéro « La Camargue au féminin ». Nous avons alors assemblé le côté traditionnel de la monte en amazone et notre technique de dressage.
Ce numéro, je l’ai monté avec mes élèves. Nous avons passé du temps à dresser leurs chevaux. Je caressais le rêve de les amener aux Crinières d’Or, comme j’ai pu le vivre avec Brigitte. En tant qu’amateurs, elles ont énormément travaillé et ont fait des sacrifices. Nous avions un rêve commun. On se l’était promis et nous l’avons réalisé ! »
La suite aurait dû les emmener au Perfd&Jagd, le plus grand salon européen du cheval qui a lieu à Hanovre (Allemagne). Mais la crise du Coronavirus en a décidé autrement. Toutefois, cette année n’a pas été perdue ! Mélanie a poursuivi le développement de son activité. Elle prépare avec Stéphane Gombert, son compagnon, , un numéro pour le MISEC de Cheval Passion que devrait se tenir en mai prochain, et ont parfait leur projet : la construction d’une écurie pur style andalou, qui verra le jour dans un futur proche.
Mais lorsque l’on parle de Mélanie à Barbentane, on l’associe également à son école de danse, qui fête ses 10 ans en 2021. On ne peut alors s’empêcher de lui demander de quel côté son cœur balance, si c’est de celui de la danse ou du cheval. « Je suis parti en Espagne, en 2016. J’avais décroché une bourse dans une école de danse de Grenade. Même si j’ai énormément appris dans les tablao, je me suis rendue compte que danseuse de flamenco n’était pas ma vie. Même si je m’éclate à être sur scène avec les musiciens, je n’ai pas vraiment besoin de public pour danser. Avec ma connaissance de la culture andalouse, on m’appelle la française andalouse en Espagne (rires). Et aujourd’hui, j’aime beaucoup plus le chant qui représente l’essence même du flamenco. Toutefois, pour mon projet, à long terme, j’aimerai développer le côté spectacle alliant chevaux et flamenco. Cette culture fait partie entièrement de moi ! »
En effet, en 2018, Mélanie proposait la première romerìa à Barbentane. Pour cette année, en espérant que les conditions sanitaires soient réunies pour que celui-ci ait lieu, 2 jours seront consacrés à cet événement. Barbentane se vêtira des couleurs andalouses les 1er et 2 mai avec des concerts et un village andalou. Son souhait est également d’inviter les commerçants barbentanais à participer à ces festivités. « Je suis de Barbentane et j’ai envie de proposer des animations à mon village. J’espère que cela pourra se faire ! », conclu Mélanie.
Et nous, également, nous croisons les doigts pour que cet esprit andalou puisse planer sur le haut du village durant ces deux jours.